Dehors la retraite! Bonjour l’indépendance financière!

La liberté, tout au long de la vie, pas juste à la fin

Le sujet qui revient sans cesse : la retraite. Un somnolent éprouvé qui est bien plus une source intarissable de culpabilisation collective qu’un projet porteur. Avant de te plonger dans ce réflexe social, considère donc d’autres options. Moi, je n’accroche pas à l’utopie de la retraite, je préfère l’indépendance financière.

La retraite est un sujet universel qui inonde nos médias économiques. Il ne se passe pas une semaine sans qu’on en entende parler, soit parce que les Boomers en approchent, soit pour raconter aux gens comment ils n’épargnent pas assez, n’y pensent pas, etc.

Pendant ce temps, personne ne s’intéresse à l’idée même de la retraite. C’est là, c’est un fait. Ça vient avec la Vie. Comme la pluie et les cônes orange à Montréal.

Mais moi, celui qui parle tout le temps d’épargne, je vais te dire un secret.

Je n’épargne pas pour la retraite.

La retraite je n’y crois pas. Mieux, je n’en veux pas. Pourquoi?

Parce que dans les faits, vendre la retraite en 2016, c’est vendre un vieux rêve. Celui dont le toit coule de partout, pour presque tout le monde, et qu’on essaie de réinventer/reformuler en répétant que tout finira par bien aller.

La retraite c’est l’anachronisme d’une génération qu’on tente tant bien que mal de déguiser pour en cacher la mégalomanie. L’utopie.

Les mathématiques ne mentent jamais

Les actuaires auront beau user de toute leur imagination, il y a une mathématique très simple de base qui est implacable. On doit étudier plus longtemps qu’avant, on arrive sur le marché du travail à un âge plus avancé, on vit en santé plus longtemps et on meurt plus vieux. Et le chiffre magique 65 lui ne change pas… Tout ça ensemble ça donne quoi?

  1. On commence à générer un revenu de travail plus tard dans notre vie.
  2. On travaille moins d’années dans notre vie active, même si nous sommes en santé.
  3. On a moins d’années de travail devant nous pour pouvoir épargner.
  4. On doit épargner plus, car la retraite sera plus longue.
  5. Nous sommes dans une époque de taux d’intérêt anémiques. Pas des années. Une époque.

Le constat est limpide : C’est rendu vraiment n’importe quoi! Voulez-vous bien me dire qui a inventé le chiffre magique 65? J’aurais 2-3 mots à lui dire.

La retraite c’est l’anachronisme d’une génération qu’on tente tant bien que mal de déguiser pour en cacher la mégalomanie. L’utopie.

Pourtant, cette invention des années ’50 est fortement ancrée dans l’imaginaire collectif. C’est pour la plupart des gens une chose normale, voire même qui est due. C’est surtout facile à dire pour ceux dont la retraite est payée par les autres. Tu sais de qui je parle n’est-ce pas?

Dans les faits, pour la majeure partie de la population, la retraite à 65 ans est un projet de riches, ou de privilégiés. Pendant ce temps, les médias et le gouvernement culpabilisent les gens de ne pas faire assez de ceci et de cela pour atteindre cet objectif immuable.

Toute cette situation rend les gens confus ou frustrés.

Mais comment en sommes-nous arrivés là?

Bon. On va se le dire pour vrai là. Une fois pour toutes.

On nous a menti. Big. Time.

La retraite telle que présentée par la société actuellement ne peut pas se faire. Les conditions sociodémographiques et économiques ne le permettent simplement pas pour beaucoup de gens.

Mais dans la vie, les gens ne veulent jamais avouer qu’ils ont été floués. Appelles cela de l’orgueil ou de la fierté, peu importe, un moment donné faut voir les vraies choses en face.

Faut dire qu’on l’a répété haut et fort et longtemps ce mensonge. Le gagnant toute catégorie du mensonge d’une génération : la LondonLife Liberté ’55. Tu te rappelles? Anne Dorval qui travaille dans un methlab pour finir assise sur une chaise en rotin aux Jardins Tiki. À 55 ans.

Merci mais… non merci!

(mais je pardonne à Anne. On pardonne tout à Anne Dorval non?)

Le bonheur de la retraite : le constat d’un quotidien passé sans assez de bonheur

Et si la retraite dans les faits n’était simplement pas un projet emballant pour les gens? Quand on y pense bien, les gens qui rêvent à leur retraite ont surtout hâte au jour où ils ne travailleront plus. Quand on voit son travail comme une corvée, ou quelque chose qui nous empêche de vraiment se réaliser, c’est clair qu’on rêve à ce moment.

Mais alors là, le problème ce n’est pas la retraite qui ne vient pas assez vite. C’est l’absence de bonheur et de liberté dans ses projets au quotidien. Tu sais ceux qu’on ne peut pas faire et qu’on repousse aux calendes grecques. Jusqu’au jour où on réalise que ces dernières n’honorent pas toujours leurs obligations. Comme en 2012…

La retraite est un des projets les plus ennuyants de la vie financière d’un individu.

Travaille fort toute ta vie, prive-toi, épargne, compte les jours avant et après et assure-toi d’en avoir assez. Tout ça pour être sûr de pouvoir bien t’asseoir et ne pas travailler ensuite.

Et ne pas travailler ça coûte cher. Vraiment cher.

Pendant ce temps, on passe à côté de tellement de choses. On conjugue le travail, la famille, les obligations. On dépense. On stresse pour faire nos paiements. On choisit parfois un travail qui ne correspond pas à nos aspirations, parce qu’il faut bien pouvoir les faire nos paiements. La roue tourne. On est en inertie subtile parce que tout est fixé devant nous. Et nos projets, nos envies, on les coince dans tout ça. Si on peut.

Dehors la retraite. Bonjour l’indépendance financière

Je n’épargne pas pour la retraite. J’épargne pour être indépendant financièrement.

L’indépendance financière ce n’est pas attendre le jour où on ne travaillera plus. C’est se diriger vers le moment où on va choisir en toute liberté ce sur quoi cela nous tente de travailler.

Le moment où on fait vraiment ce que l’on veut. Si on veut. Comme on veut.

Le moment où on choisit de travailler. Parce que ça nous tente. Parce qu’on aime ce que l’on fait. Et que lorsqu’on n’aime plus, on arrête. On change. Tout simplement. Sans tracas. Sans stress. Le moment où les bad lucks de la vie ne se transforment pas d’elles-mêmes en désastres.

J’épargne pour que lorsque la vie m’envoie une claque dans face, ou une chaise, je peux me relever sans effort.

Le problème ce n’est pas la retraite qui ne vient pas assez vite. C’est l’absence de bonheur et de liberté dans ses projets au quotidien.

J’épargne pour pouvoir sauter sur les projets qui se présentent, sans me soucier si j’en ai les moyens à court ou moyen terme. Parce que je les ai.

Ça ne prend pas beaucoup pour atteindre l’indépendance financière

L’indépendance financière c’est d’être bien quand on finit par avoir un portefeuille de 50-75K$. On ne se dit plus qu’il en manque encore juste 450K$ pour arriver à la retraite. On se dit que si notre vie ne nous convient pas, ou plus, on décroche, on plonge et on va chercher ce que l’on veut. Un projet, une start-up, une idée, un congé de parentalité, un parent malade, un autre emploi, une autre carrière. Name it. Parce qu’on peut. On a 1, 2, 5 ans de revenus pour retomber.

Un genre de carpe diem avec un parachute.

Un YOLO avec coussins gonflables de série.

L’indépendance financière ce n’est pas attendre le jour où on ne travaillera plus. C’est se diriger vers le moment où on va choisir en toute liberté ce sur quoi cela nous tente de travailler.

Et à 65 ans, on ne devra pas encore travailler. On travaillera. Dans ce que l’on aime. Comme avant. Et on regardera dans le rétroviseur sans aucun regret.

Le jour où je ne pourrai plus réaliser de projets, ce ne sera pas parce que mon REER s’est étiolé. C’est parce que je serai occupé à manger ma soupe avec une paille.

L’indépendance financière, on fait ça comment?

Ça ne se réalise pas du jour au lendemain, c’est certain. Ça demande une chose : s’occuper de ses affaires. Particulièrement de ses finances personnelles. Je n’ai pas fait ce blog par hasard, tout ce que j’y mets comme idées, conseils ou informations sont des outils pour y parvenir.

Comprends-moi bien, l’indépendance financière demande aussi des efforts, de l’épargne. On a toujours besoin de bien gérer ses finances, de consommer de façon réfléchie, d’épargner, d’avoir son CELI, son REEE, son REER, etc. Mais ils ne servent plus pour dans 30-40ans. Ils n’alimentent pas la réalisation hypothétique d’un rêve. Ils servent maintenant. Ils sont la garantie de la liberté.

Avant les notions en investissement, les dédales de l’impôt, les trucs pour ne pas se faire avoir, etc. c’est avant tout le contrôle de son argent qui prime. Et ça ne se résume pas en 4-5 lignes. C’est une attitude, qui se réalise avec des moyens que bien trop peu de gens connaissent. La connaissance qui mène à une vraie liberté.

Un genre de carpe diem avec un parachute.

Un YOLO avec coussins gonflables de série.

Réussir l’indépendance financière ça se fait un petit peu dans la vie de tous les jours, avec la même difficulté que celle d’apprendre à se faire à manger tout seul. Ce n’est pas compliqué, ça ne nous tente pas toujours, mais au final quand c’est bon, on est content de l’avoir fait. Et on a moins de chance de devenir gros.

Il n’y a pas La voie. Il y a Ta voie.

La retraite à 65 ans c’est une utopie qui gruge l’énergie des gens dans leur quotidien, bien plus que la récompense qu’on croit qu’elle est. Sauf peut-être pour ceux qui se la font payer par les autres.

L’indépendance financière est peut-être une utopie aussi. Mais une chose est sûre : ce n’est pas un projet pour dans 35 ans, c’est un projet de tous les jours. C’est emballant. Chacun de mes gestes m’en rapproche concrètement. Quelque chose de concret, qui grandit avec moi et qui m’accompagne et m’appuie dans tout.

Et ce qu’il y a de plus beau, c’est que je ne demanderai pas à mes enfants de me la payer en leur laissant une facture. Ils pourront en profiter aussi, parce que je sais que je pourrai être là. Quand je veux, si je veux.

En toute liberté.

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9 commentaires sur Dehors la retraite! Bonjour l’indépendance financière!

  1. J’ai toujours cherché les moyens pour une indépendance financière et je pense qu’avant tout, il y a un état d’esprit à avoir avant d’entamer le chemin. Et ce livre m’a beaucoup aidé pour cela: Ton indépendance financière: Ce moment où tu te rends compte que devenir riche n’est pas qu’une question d’argent https://bit.ly/3f17iF

  2. Je tombe tard sur cet article mais oh combien est-il excellent.
    Je vais devenir un adhérant au site certain. De la finance qui fait du sens pour un gars né en 1985 comme moi c’est Québécois en plus. Bravo !

    Bon, moi aussi j’ai hâte qu’on me lâche avec la retraite. Au rythme actuel des choses je pense qu’on à tous compris qu’on allait crever sur nos chaises de bureau à 88 ans.

    Je bifurque sur le constat que : Work doesn’t work. Le niveau de taxation et le revenu que tu dégage NET et une fois que les taxes de consommation t’ont passé dessus est risible. Même si tu t’entasses dans un 1 et demi et que tu mange des ramen chaque jour : tu en aura jamais assez pour arrêter de travailler un jour. Tout coute juste trop cher.

    Il faut apprendre à dégager du revenu passif, investir à petit feu etc.

    Oui pour l’indépendance financière.

  3. Je suis 100% d’accord après ma définition d’indépendance financière varie un peu mais peu importe c’est la même idée. Pour moi c’est quand tu couvres tes dépenses récurrentes avec tes revenus d’investissements. Donc ça prend quand même pas mal de temps. Mais ça ne change rien à ton message, si l’un des buts c’est vraiment de se sortir d’un travail qu’on n’aime pas, c’est inutile d’attendre 16 ou 25 ans effectivement.

  4. C’est Otto von Bismarck, le chancelier du Kaiser allemand Guillaume qui a implanté le chiffre de 65 ans pour la retraite, basé sur l’espérance de vie de son epoque au 19me siècle🙂.

  5. Je vous avoue que lorsque j’avais 25 ans, la retraite c’était bien plus loin que ce que j’avais encore vécu… C’était l’age aussi où j’ai vu se déployer les conséquences du crash des années 2000 sur les membres de la famille. Du concret qui fait mal. Bref, tant qu’à se priver pour tout perdre ensuite, le plus rationnel était de tout dépenser et profiter de la vie maintenant.
    Mais l’idée qui m’a rattrapé c’est l’esclavage de vivre d’une paie à l’autre. De me faire dicter quoi faire dans la peur de perdre la prochaine paie. Entre temps j’ai connu des exemples qui ont réussi leur objectif de retraite et j’ai compris comment ils ont fait. Maudit que je serais bien à la retraite…
    J’ai réalisé qu’avant d’atteindre l’indépendance financière il y a plusieurs étapes intéressantes.
    -L’autonomie financière: payer ses factures à temps et en entier
    -La stabilité: avoir un fond d’urgence si jamais quelque chose arrive. Cesser de s’inquiéter.
    -Un fond de “fuck you” money: avoir assez d’argent de coté pour envoyer promener un patron abusif. Sortir de relations toxique. Donner un coup de barre pour réorienter sa vie, retourner aux études, lancer une entreprise, acheter une maison, faire le tour du monde etc Bref, prendre le contrôle de sa vie.
    -Atteindre la sécurité financière: Avoir assez de revenus passifs pour couvrir les dépenses de base. Savoir que l’essentiel est couvert quoi qu’il arrive. Et alors se lancer dans de nouvelles aventures plus confiant.
    -Indépendance financière: couvrir ses besoins par des revenus passifs et ne plus avoir l’obligation de travailler pour l’argent.

    À chacune de ces étapes, il y a plus de choix, de liberté et moins de stress. C’est vraiment un plus sur la qualité de vie au quotidien.
    C’est aussi beaucoup plus motivant et concret de morceler cet objectifs en étapes. Ce n’est pas un tout ou rien avec un grand vide au milieux.
    Ça vaut bien plus pour moi que des biens de consommation. 🙂

  6. Bonjour!

    Je découvre ce site avec grand plaisir. La qualité de la rédaction est hors du commun. Bravo!

    Je comprends que la retraite, dans le sens traditionnel du terme, soit un concept poussiéreux. Quand j’ai annoncé à mes parents que je prenais ma retraite (à 39 ans), la déception était lisible dans leurs visages. Pour les « baby-boomers » la retraite signifie perdre son identité, son standing social et même sa raison d’exister. C’est la fin du monde!

    Or, quand je parle de retraite, je parle surtout de mon retrait du « rat race » (métro-boulot-dodo). La liberté financière était, en fait, le réel objectif. La retraite du monde corporatif est la résultante de ma nouvelle liberté. En fait, ma vie est aussi active (sinon plus) qu’avant. Seule différence, je n’ai plus l’obligation de générer un revenu.

    Ceci dit, je pense que les milléniaux voient la liberté financière d’un oeil bien différent. Pour eux, l’objectif n’est pas nécessairement d’être financièrement indépendant pour le restant de leur vie. Ça peut se manifester par une année sabbatique, un voyage autour du monde, un emploi à temps partiel, le démarrage d’une entreprise, etc.

    À chacun sa route! Par contre, l’objectif reste le même, la liberté.

    À la prochaine!

    • Merci le Jeune retraité! Je crois que le concept d’indépendance financière prend effectivement différente avenue selon les individus. Moi aussi c’est surtout le Rat Race que je cherche à quitter, mais pas pour me retirer du monde corporatif.

      Ce que j’aime avec ce concept c’est que bien qu’il utilise les mêmes outils, il peut revêtir autant de facettes selon les individus. Alors que la retraite est un projet assez monolithique qui ne s’adapte pas à la réalité ou aux envies de chacun. Contrairement aux Boomers, je crois que les Millénniaux sont beaucoup moins homogènes et l’indépendance financière est un concept qui permet à tous de trouver sa propre formule. Si c’est prendre sa retraite à 55ans, soite. Mais cela peut être TELLEMENT d’autre chose. À chacun de trouver sa voie.

      Kudos pour l’entrevue à l’Indice McSween!

  7. Bonjour Dr. Favreau,

    J’ai bien votre façon de voir (et d’expliquer) les concepts de retraite et d’indépendance financière.

    Moi aussi, je n’épargne pas pour la retraite, mais plutôt pour atteindre l’indépendance financière. Je devrais atteindre cet objectif à 45 ans ou avant.

    Au plaisir.
    Retraite101

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